Dans la Nature

 


LES CRAPAUDS   -   N 1

1. La nuit est limpide,
L'étang est sans rides,
Dans le ciel splendide
Luit le croissant d'or.
Orme, chêne ou tremble,
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble
Un géant qui dort.
Chien ni loup ne quitte
Sa niche ou son gîte
Aucun bruit n'agite
La terre au repos.
Alors dans la vase,
Ouvrant en extase
Leurs yeux de topaze,
Chantent les crapauds.

2. Ils disent : Nous sommes
Haïs par les hommes,
Nous troublons leurs sommes
De nos tristes chants.
Pour nous point de fêtes,
Dieu seul sur nos têtes
Sait qu'il nous fit bêtes
Et non point méchants.
Notre peau terreuse
Se gonfle et se creuse;
D'une bave affreuse
Nos flancs sont lavés.
Et l'enfant qui passe
Loin de nous s'efface
Et pâle nous chasse
A coup de pavés.

3. Des saisons entières
Dans les fondrières
Un trou sous les pierres
Est notre réduit.
Le serpent en boule
Près de nous s'y roule
Quand il pleut en foule
Nous sortons la nuit
Et dans les salades
Faisant des gambades
Pesant camarades
Nous allons manger.
Manger sans grimaces
Cloporte ou limace
Ou ver qu'on ramasse
Dans le potager.

4. Nous aimons la mare
Qu'un reflet chamarre
Où dort à l'amarre
Un canot pourri.
Dans l'eau qu'elle souille
Sa chaîne se rouille;
La verte grenouille
Y cherche un abri;
Là, la source épanche
Son écume blanche;
Un vieux saule se penche
Au milieu des joncs.
Et les libellules,
Aux ailes de tulle
Font crever des bulles
Au nez des goujons.

5. Quand la lune plaque,
Comme un verni laque,
Sur la calme flaque
Des marais blafards,
Alors symbolique
Et mélancolique
Notre lent cantique
Sort des nénuphars.
Orme, charme ou tremble,
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble,
Un géant qui dort.
La nuit est limpide
L'étang est sans rides
Dans le ciel splendide
Luit le croissant d'or…

 

AU BORD DE LA RIVIÈRE   -   N 3

Je me suis couché dans l’herbe
Pour écouter le vent,
Ecouter chanter l’herbe des champs.

1. Au bord de la rivière
M’allant promener
L’eau était si claire
Et le vent léger.

2. Au bord de la rivière
Les oiseaux du ciel
Chantent leur prière
Au Dieu du soleil.

3. Au bord de la rivière
Me suis endormi
Rêvant de la terre
Et du Paradis.

 

Ô SAINT HUBERT   -   N 6


1. Ô saint Hubert, patron des grandes chasses,
Toi qu’exaltait la fanfare au galop,
En poursuivant le gibier à la trace,
Tu le forçais sous l’élan des chevaux.
Nous, les derniers descendants de ta race,
Arrache-nous aux plaisirs avilis,
Emplis nos cœurs de jeunesse et d’audace,
Dans la forêt, fais nous chasseurs hardis.

2. Sauve d’abord du Bocage à l’Ardenne
Notre forêt si chère aux vieux gaulois,
Pour qu’à son chant, notre jeunesse apprenne
Les fiers secrets gardés par les grands bois.
Fais nos yeux prompts, et fais nos lèvres claires,
Pour bien lancer, quand viendra le danger,
Le cri de chasse ou le dur cri de guerre;
" Sus à la bête! ", et courons la traquer.

3. Tu vis un jour, au fond du hallier sombre
Où tes limiers se pressaient aux abois,
La croix du Christ, que le grand cerf dans l’ombre,
Couronnait de l’auréole de ses bois:
Mystique appel qui conquit ta grande âme;
Tu dis aux cours un méprisant adieu.
Montre à nos yeux cette divine flamme,
Et conduis-nous camper sur les hauts lieux.

4. Quand le Seigneur, la chasse terminée,
Appellera notre nom à son tour,
Epargne-nous les tristes mélopées;
Tu sonneras pour nous le " point du jour ".
Au grand galop, pour célébrer ta gloire,
Nous bondirons en poussant l’hallali,
Et nous ferons, au fracas des fanfares,
En ton honneur trembler le paradis!

 

LE VIEUX CHALET   -   N 7

1. Là-haut sur la montagne,
L’était un vieux chalet:
Murs blancs, toit de bardeaux,
Devant la porte un vieux bouleau;
Là-haut sur la montagne,
L’était un vieux chalet.

2. Là-haut sur la montagne
Croula le vieux chalet:
La neige et les rochers
S’étaient unis pour l'arracher;
Là-haut sur la montagne
Croula le vieux chalet.

3. Là-haut sur la montagne,
Quand Jean vint au chalet:
Pleura de tout son coeur
Sur les débris de son bonheur;
Là-haut sur la montagne,
Quand Jean vint au chalet.<

4. Là-haut sur la montagne,
L’est un nouveau chalet:
Car Jean d'un coeur vaillant
L'a rebâti plus beau qu'avant!
Là-haut sur la montagne,
L'est un nouveau chalet.  


V’LA LE BON VENT   -   N 7 - b

V’la le bon vent, v’la le joli vent,
V’la le bon vent, ma mie m’appelle;
V’la le bon vent, v’la le joli vent,
V’la le joli vent, ma mie m’attend.

1. Derrière chez nous, y’a un étang, (bis)
Trois beaux canards y vont nageant.

2. Trois beaux canards y vont nageant. (bis)
Le fils du roi s’en va chassant.

3. ...Avec son beau fusil d’argent.

4. ...Vise le noir, et tue le blanc;

5. ...Oh, fils du roi, tu es méchant!

6. ...Tu as tué mon canard blanc !

7. ...Par-dessous l’aile, il perd son sang.

8. ...Et par les yeux, des diamants.

9. ...Et par le bec, l’or et l’argent.

10. ...Que ferons-nous de tant d’argent ?

11. ...Nous mettrons les filles au couvent.

12. Nous mettrons les filles au couvent, (bis)
Et les garçons au régiment.

Variante des couplets + Refrain, sur un rythme plus vif:

Derrière chez nous, y’a un étang, (bis)
Sur le bord de la rivière,
Trois beaux canards y vont nageant.

Sur li sur l'eau, sur l'bord de l'eau,
Sur le bord de la lon li lon la,
Sur li sur l'eau, sur l'bord de l'eau,
Sur le bord de la rivière.

 

SUR LES MONTS   -   N 8

Sur les monts, sur les monts
Tous puissants, tous puissants,
On n'entend, on n'entend,
Que le vent, que le vent,
On ne voit, on ne voit,
Que le ciel, que le ciel,
On ne sent que le soleil
Au revoir, au revoir,
Au revoir, au revoir,
Nous allons chercher le vent.

1. La route est dure, sur la montagne
Mais nous allons plein de courage
Dans l'ouragan nos coeurs qui chantent
Sont délivrés de leurs tourments
Dans l'ouragan nos coeurs qui chantent
S'enivrent de joie et de vent.

2. Le pic se dresse, loin de la terre
Mais nous montons vers la lumière
Neige et soleil, montagne aimée
Dans la splendeur de l'ouragan
Neige et soleil, montagne aimée,
Soyez bénis pour vos présents.  


LA MONTAGNE   -   N 9

1. J'ai laissé là-bas,
Dans mon beau pays,
J'ai laissé tous mes amis.
J'ai voulu partir et je suis parti
Une fin d'après-midi.

La montagne était si belle
Que je voulus la revoir.
Quand revient le soir,
Laisser moi chanter
La chanson du souvenir.

2. J'ai laissé là-bas,
Dans mon beau pays,
Une fille si jolie.
Elle doit pleurer,
Et compter les jours,
Et prier pour mon retour.

3. Mais je reviendrai
Dans mon beau pays
Pour y rechercher Ma Mie.
Nous nous marierons
Et retournerons bien souvent
Parmi les monts.  


COLCHIQUES DANS LES PRÉS   -   N 10

La feuille d'automne
Emportée par le vent
En ronde monotone
Tombe en tourbillonnant

1. Colchiques dans les prés
Fleurissent, fleurissent,
Colchiques dans les prés,
C'est la fin de l'été.

2. Châtaignes dans les bois
Se fendent, se fendent,
Châtaignes dans les bois
Se fendent sous le pas.

3. Nuages dans le ciel
S'étirent, s'étirent,
Nuages dans le ciel
S'étirent comme une aile.

4. Et ce chant dans mon cœur
Murmure, murmure,
Et ce chant dans mon cœur
Appelle le bonheur.

 

DANS LE SOIR D'OR   -   N 10 - b

Dans le soir d'or résonne, résonne,
Dans le soir d'or résonne le cor;
Résonne (ter)   le cor...     (bis)
Dans le soir d'or résonne, résonne,
Dans le soir d'or résonne le cor...

1. C'est le cor du grand Roland
Qui sonne affolant sous le ciel sanglant;
C'est le cor du roi Saint Louis
Sonnant l'hallali des païens maudits.

2. C'est le cor du gai Du Guesclin
Harcelant sans frein l'Anglais qui le craint;
C'est le cor de Jeanne Lorraine
Qui sonne et s'égrène dans la nuit sereine.

3. C'est le cor du preux Bayard
Qui dans le brouillard rallie les fuyards;
C'est le cor qui sonne le jour
Où la gloire accourt, Condé, Luxembourg.

4. C'est le cor de Hoche et Marceau,
Des gars en sabots sauvant nos drapeaux,
C'est le cor du vieil Empereur
Qui sonne et se meurt dans l'île des pleurs.

5. C'est le cor des chasseurs de fer
Tenant 4 hivers des Vosges à l'Yser…

 

MARCHONS DANS LE VENT   -   N 11

Marchons dans le vent du matin levant,
Marchons dans le vent chantant gaiement;
Marchons dans le vent jusqu’au soir couchant,
Marchons dans le vent chantant.

1. Rosée perlant les prés,
Cris d’alouettes au tournant,
Cheveux au vent léger,
Derrière le lapin blanc.

2. Noisette du chemin
Qu’on arrache en passant,
Eau fraîche aux creux des mains,
Et bonjour aux passants.

3. Cheveux de raisin mûr
De mon amie d’été
Et cette joie qui dure
Dans les buis attardés.

4. Grillons qui nous quittez
Au creux du chemin roux,
L’Angélus est sonné:
Ma mie, rentrons chez nous.