Pèlerinage 2003
Sur les traces de Godefroi de Bouillon

 

La province du Luxembourg sera le cadre de notre prochain pèlerinage.

Une cinquantaine de kilomètres à travers les vallées verdoyantes des Ardennes, paradis des chasseurs. Et d’ailleurs, le but de notre pèlerinage nous mènera à la magnifique basilique de Saint Hubert. Mais, nous nous contenterons dans ce numéro de vous décrire le lieu de notre départ : BOUILLON

 

Niché dans un magnifique écrin de verdure, bordé par la Semois, et entouré par un imposant cadre valloneux, Bouillon, cité ducale, est avant tout un chef d’œuvre de l’art militaire médiéval. Ainsi la première chose que le visiteur découvre, ce sont les imposants vestiges du château des ducs d'Ardenne, qui se dressent sur une longue arête, étroite et escarpée, découpée en dents de scie. Ce château fort représente sans aucun doute l'emblème de la ville. Bien conservé, il est le plus ancien et le plus intéressant vestige de la féodalité en Belgique. Les origines des premières fortifications sont estimées au VIII° siècle, mais la certitude de leur existence ne peut être affirmée de manière certaine qu’à partir de 988. Quant au château actuel, il date du XV° siècle, et fut un bastion militaire jusqu’en 1830.

Les origines du duché de Bouillon en lui-même remontent à l'Empire Romain. A cette époque, la Semois était déjà utilisée comme frontière entre les provinces romaines de la "Belgica prima" et de la "Belgica secunda". Par la suite, elle servira encore de frontière entre les diocèses de Reims et de Liège, lors de l'organisation des circonscriptions ecclésiastiques. Le site de Bouillon occupe donc une position idéale et stratégique, dans les circonstances politiques et religieuses qui ont secoué l’histoire de cette région.

Lorsque les enfants de Louis le Débonnaire - petits enfants de Charlemagne - se partagèrent l’Empire Carolingien, au moment du traité de Verdun, Lothaire reçut les terres comprises entre la Mer du Nord et les Etats de l’Eglise, entre la Francie orientale de Louis le Germanique (Allemagne) et la Francie Occidentale de Charles II le Chauve (France). C’était la Lotharingie. Aussi, la première fonction historique du site de Bouillon fut de monter la garde entre la Haute et la Basse Lotharingie.

 

Par la suite, le duché de bouillon passera entre différentes mains, mais gardera toujours son indépendance, et ce jusqu’à la Révolution Française. La première famille à posséder ce duché fut la famille d'Ardenne-Verdun, de 959 à 1095. Le célèbre Godefroi de Bouillon fut le dernier membre de cette famille à dominer ces terres. En effet il ne possédait pas les fonds nécessaires à la mise sur pied d’une armée pour mener la croisade, et il n’hésita pas à bailler ses terres au prince évêque de Liège. C'est ainsi que le duché de Bouillon resta sous la coupe de ses descendants de 1095 à 1678. Puis ce sera le tour de la famille des La Tour D'Auvergne (1678 - 1795).

Les troubles de la révolution ne laisseront pas indifférents ce petit duché si proche de la France : Le 24 avril, la République Bouillonnaise est proclamée. Mais le 26 octobre 1795, la "Convention Nationale", à Paris, lassée des éternels appels à l’aide de cette petite province, décrète l'annexion du duché de Bouillon à la France. Ainsi se termine après neuf siècles, l'indépendance de l'Etat bouillonnais. Le 20 novembre 1815, le deuxième traité de Paris réunit l'ancienne terre souveraine de Bouillon au Grand-duché de Luxembourg. Elle devient donc hollandaise, et le restera jusqu’en 1830. Le 30 octobre, les émeutes qui se sont déroulées à Bruxelles se répètent à Bouillon et des volontaires bouillonnais marchent sur Bruxelles : Bouillon fera partie du nouveau royaume Belge.

 

Mais attardons nous ici sur un personnage qui est sans nul doute le personnage le plus important dans l’histoire de cette contrée, Godefroi de Bouillon. C’est de cette ville qu’il entendit l’appel à la croisade lancé par Urbain II, lors du concile de Clermont. Animé d’une foi profonde, il fut l’âme de la première croisade. Parti en 1096 afin de reconquérir le Saint Tombeau du Christ, à la tête de milliers d'hommes, ils délivreront le Saint Tombeau le 14 juillet 1099. Il sera nommé Roi de Jérusalem par ses pairs, mais refusera toujours de porter la couronne des rois là où le Christ avait porté la couronne d’épine.

Ils furent des dizaines de milliers à partir de Bouillon afin de délivrer le tombeau du Christ. Combien seront nous afin de reconquérir notre âme au départ de notre pèlerinage ? Que saint Hubert nous protège, et à bientôt sur les bords de la Semois...

G.C. et M.F.

Sur la planète Web

 

 

 

 

 

: http://www.promin.be/belvil/bouillon.htm : page sur la ville de Bouillon, " perle de la Semois ".

: http://perso.club-internet.fr/mboullic/ : Godefroi de Bouillon et la " France du Moyen-Age ". Histoire des grandes figures du Moyen-Âge, les croisades, les Templiers.

Site remarquablement bien fait, au contenu intéressant.

: http://www.saint-hubert-tourisme.be/ : " Maison du tourisme du pays de Saint-Hubert ". Site sur la ville d’arrivée de notre pèlerinage, dont on retiendra particulièrement la section " patrimoine " : le musée des Celtes, la basilique, le Palais abbatial.

 

in La Cigogne n° 12.