Le bonheur de croire

Ce bonheur nous est révélé par Sainte Elisabeth l’attribuant à la Sainte Vierge lors de la visitation : " vous êtes bienheureuse d’avoir cru ". Nous sommes au seuil de l’évangile, l’œuvre divine est subordonnée au Fiat de Marie – acte de foi et œuvre de la foi tout ensemble : " Qu’il me soit fait selon votre parole ". D’où un peu plus loin, la réponse de NSJC à la foule exaltant sa mère : " Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la pratiquent ". Les admirateurs de Jésus ont cru l’œuvre de la nature, il leur demande de se réjouir d’avantage de la grâce. Ce même bonheur est comme le testament de Notre Seigneur quittant la terre. A l’apôtre incrédule il déclare : "  tu as cru, Thomas, parce que tu as vu : heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru ! ". En nous laissant le bonheur de croire, Jésus nous l’assure supérieur à celui d’avoir vécu avec lui ici bas.

Seuls le triste amour du plaisir et l’amertume du péché nous empêchent de savourer pleinement ce bonheur.

La foi nous vient de Dieu ; bienfait gratuit reçu au baptême, rendu par l’absolution, elle est la lumière de nos vies. Le bref dialogue au début du baptême en fait un résumé saisissant " Que demandez-vous à l’Eglise ? Réponse : la Foi. Que vous procure la Foi ? : La vie éternelle ". Toute notre existence s’inscrit entre les deux. Nous allons de l’obscurité de la Foi à la claire vision, de l’exil de cette vie à la béatitude éternelle.

S’il y a une jeunesse du Christ "Juventas Christi" c’est dans cette unité de la foi, source d’une très grande unité entre nous, expression sociale de cette précieuse unité. Nous sommes fondés et rassemblés, non sur un choix subjectif, livré au feu des passions, mais derrière le seul qui peut nous dire : " je suis la vérité et la vie ". Si la Foi est don gratuit de Dieu, nous n’avons ni à la transformer ni à l’interpréter, mais à la consacrer et à la transmettre. Elle n’est pas réduite à l’acceptation de formules, Notre Seigneur enseigne ses disciples par sa parole et l’exemple de sa vie. Lui-même, témoin du Père, il vient rendre témoignage à la vérité. La foule crie "à mort ! " ? Le témoin doit savoir donner sa vie et le baptême fait de nous des témoins.

Comment nous montrer apôtres ? En nous élevant à Dieu, en refusant de nous regarder nous-mêmes. En nous tenant près de Notre Seigneur, écoutant sa parole, imitant son exemple. Sans nous laisser impressionner par les artifices du démon. " Par votre Foi, vous êtes victorieux du monde ", nous certifie saint Paul. La vérité est par essence communicable, la Foi n’est pas inaccessible, mais elle n’est ni un sentiment, ni une expérience.

Elle s’adresse à nos intelligences comme à nos cœurs, n’ayons pas peur d’apprendre. Nombreuses sont les images de la foi dans l’évangile : du grain de sénevé minuscule à la foi déplaçant des montagnes, Jésus nous apprend à placer dans notre vie quotidienne les habitudes de la Foi.

En ce début d’année, demandons pour les uns et pour les autres cette amitié divine signe de la Foi. Elle produit dans nos âmes une grande charité fraternelle, diffusons autour de nous de notre amour de Dieu. Notre souffle apostolique pourra alors être fécond, si par le saint Esprit, comme le veut saint Paul, " le Christ habite par la foi dans nos cœurs ".

Que notre Dame de la Sainte Espérance nous bénisse et nous convertisse.