Pèlerinage 2003
Sur la route de Saint-Hubert…

 

Continuons notre voyage au cœur de l’Ardenne Belge, et visitons ensemble le site de Saint Hubert, petite bourgade plantée dans un massif forestier, qui peut s'enorgueillir de ses monuments, et surtout de sa basilique.

           Posté sur un emplacement très ancien, le site de l’actuelle Basilique a été occupé par plusieurs églises abbatiales successives de plus en plus vastes, qui permirent de consacrer l’endroit non seulement au culte monastique, mais aussi à la dévotion des pèlerins. D’ailleurs, il subsiste quelques éléments apparents des anciens sanctuaires comme ceux – importants - d’une église romane du 12ème siècle au bas des tours, du 13ème siècle. Quant à l’édifice actuel, de style gothique tertiaire brabançon, il fut bâti, pour l’essentiel, de 1526 à 1564, mais n’a été voûté qu’en 1633. Cette construction fut habillée à la mode classique, de 1700 à 1750.

Sa remarquable façade classique et les tours (construite en 1700 et 1702, afin de dissimuler l’ancienne présentation) aux accents baroques cache un vaste sanctuaire gothique du XVIème siècle. La majesté de l'édifice, justifiée par sa vocation d’accueil de pèlerinage, est renforcée par la richesse de la décoration intérieure, en marbre, mise en place de 1721 à 1733 ainsi que par les stalles et plusieurs statues.

La crypte n'a guère subi de modifications depuis sa consécration en 1560, et conserve dans ses pierres grossières l'âme de l'abbaye. Le Palais Abbatial, quant à lui, témoigne du courant néoclassique de la moitié du XVIIIème siècle. Enfin, le tombeau de Saint Hubert (malheureusement vide. La tradition populaire veut que le corps de saint Hubert repose dans l’Abbatiale, en un endroit tenu secret.) a été offert en 1847 par le roi Léopold I. Avec plusieurs reliques saintes - un olifant, une crosse épiscopale, et une chasuble des 8ème et 9ème siècles - la chapelle de la trésorerie renferme les principales reliques de l’abbatiale.

Compte tenu de la situation géostratégique du site de Saint Hubert, lieu de passage entre le nord et le sud, et entre l’est et l’ouest, des incendies et des pillages ont dévasté le sanctuaire en de multiples circonstances - notamment par les Français lors de la Révolution, qui brûlèrent la bibliothèque.

Mais attardons nous ici sur la vie de saint Hubert, fils de Bertrand, duc d'Aquitaine. Passionné de chasse, il s'y adonnait quelque jour que ce soit, même le Vendredi saint. Mais, ce jour-là, alors qu’il était sur le point de l’atteindre, un grand cerf lui fit face, portant entre ses bois l'image rayonnante du Christ en croix et cette inscription :

" Ô Hubert, convertis-toi et laisse en paix les bêtes des forêts. "

 

Bouleversé, le jeune prince jeta sa dague, et mena longtemps une vie de mortification dans la solitude des bois. Il fit d'abord retraite au couvent bénédictin de Stavelot, puis entreprit à pied le long pèlerinage de Rome, où il fut ordonné prêtre par le pape. Par la suite, il devint évêque de Liège et de Maastricht.

Il rapporta de son pélerinage une étole miraculeuse qui avait le pouvoir de guérir les possédés, les lunatiques et les gens mordus par des chiens enragés. A la mort de Hubert, en 727, son étole fut enterrée avec lui, mais en 743, lors de la translation des reliques au maître-autel de la cathédrale de Liège, on retira l’étole de la châsse et les guérisons des malades atteints de la rage se multiplièrent selon un rite attesté depuis le 9ème siècle. On en faisait encore état à la fin du 18ème siècle (4.700 guérisons entre le 1er janvier 1845 et le 12 octobre 1860). Cette étole miraculeuse est un des joyaux actuels de la basilique de Saint-Hubert.

            En 743 avait lieu l’élévation de ses restes, mais la dépouille du saint n’était pas destinée à demeurer à Liège. L’évêque Walcaud décidait en 825 de transférer les reliques à Andage en Ardenne, qui devint Saint-Hubert.

Saint Hubert est le patron des chasseurs et le protecteur des chiens de chasse. Il est invoqué contre la rage et les morsures de serpent. Il est fêté non pas le 30 mai, jour de sa mort, mais le 3 novembre, jour de sa canonisation Chaque année, le 3 novembre est la grande fête de la vénerie depuis que saint Hubert, canonisé en 1282, est devenu le patron des chasseurs.

Aussi, pour nous, jeunes étudiants et professionnels plongés dans l’ultra matérialisme du monde moderne, ce pèlerinage est une occasion magnifique de nous isoler, et comme Saint Hubert, mettre nos actes en adéquation avec la volonté divine. " Mon Dieu, Délivrez-nous de nos rages ", et donnez-nous la constance sur le chemin étroit de votre Royaume !

G.C.

Sur la planète Web

 

: http://www.saint-hubert-tourisme.be/ : " Maison du tourisme du pays de Saint-Hubert ". Site sur la ville d’arrivée de notre pèlerinage, dont on retiendra particulièrement la section " patrimoine " : le musée des Celtes, la basilique, le Palais abbatial.

in La Cigogne n° 13 (projet de mars 2003).