Le temps des évolutionnistes

Tout le monde a entendu parler du principe selon lequel l'espèce humaine serait issue de celle des singes. Cette théorie d'une évolution entre les espèces est répandue à travers le monde. En effet, elle apporte des éléments de réponses à beaucoup de questions (comme celle de la vie) et laisse la porte ouverte à de nombreuses hypothèses d'aujourd'hui (comme celle du Big Bang). Outre le fait qu'elles sont (trop) confortables pour l'esprit, ces idées ont en commun de rejeter de nombreux principes chrétiens auxquels elles substituent le libéralisme ambiant.

En ce qui concerne l'évolution, il apparaît évident que si la vie est due au pur hasard, il n'y a pas de raison qu'elle ait des devoirs envers un Dieu qui n'existe peut-être même pas. C'est pourquoi il est important de connaître cette théorie, pour la réfuter au besoin. On la présente habituellement comme si tout était démontré depuis si longtemps qu'on perdrait son temps à vouloir la remettre en question. Mais si l'on demande à la science de produire des raisonnements argumentés, celle-ci ne répond que par le silence ou par une cacophonie d'avis contradictoires qui ne démontre pas grand chose.

Dans la pensée évolutionniste, le hasard a besoin de temps. Si on ne parlait pas au moins en millions d'années, personne n'admettrait que la vie puisse apparaître spontanément ou qu'une espèce ait le temps d'évoluer. Le temps est le fondement scientifique de l'évolution, c'est pourquoi nous allons voir ici comment les évolutionnistes gagnent du temps.

Les fossiles et la paléontologie.

L'étude des fossiles montre que les animaux et les plantes étaient autrefois différents des espèces actuelles. Les évolutionnistes pensent que ces animaux ont évolué, et ont disparu en donnant naissance à d'autres espèces. Si l'on connaissait l'époque à laquelle ces animaux vivaient, retrouver un de leur squelette permettrait de dater d'autres fossiles proches. On disposerait là d'un moyen fiable de datation.

Observons ces fossiles et les roches où ils se trouvent. On les trouve exclusivement dans les roches sédimentaires, où ils se sont pétrifiés. Ces roches sont composées de particules de roches, transportées par l'eau et laissées là quand l'eau s'est retirée. Un organisme recouvert de sédiments n'est plus en contact avec l'air : sa décomposition est ralentie. Finalement, ses parties dures (coquille, squelette) peuvent se transformer en pierre et devenir fossile.

Outre le fait qu'elles renferment des fossiles, les roches sédimentaires présentent la particularité d'être stratifiées : i.e. d'être composée de strates (1) horizontales.

 

On explique généralement de telles formations en disant que les sédiments se déposent les uns au-dessus des autres pendant très longtemps. De cette manière, les sédiments de la strate du dessous seraient plus anciens que ceux de la strate du dessus. En revanche, tout ce qu'on trouve dans une strate donnée est censé avoir le même age : celui de la strate en question.

Une couche sédimentaire représente la quantité de sédiments déposée entre deux moments précis. Ces couches sont censées mettre très longtemps à réaliser de telles formations, les strates seraient donc représentatives d'une époque précise comme celle du cénozoïque, celle du crétacé, du jurassique, etc.

 

 

Les questions que l'on peut poser

Cette théorie sur la formation des strates ne répond pas à toutes les questions. Posons-en seulement deux :

1/ Si les strates mettent des millions d'années à se former, comment se fait-il qu'elles ne soient formées que d'une seule roche. Faut-il croire que pendant des millions d'années, il ne se serait déposé que du calcaire ? Puis on serait passé au grès pendant d'autres millénaires avant de revenir au calcaire ?

2/ Le charbon est une roche sédimentaire. Comment explique-t-on une situation comme celle représentée sur cette gravure représentant une mine du début du siècle ?

On y voit distinctement un arbre fossilisé traversant verticalement plusieurs strates. S'il fallait vraiment des millions d'années pour former une strate, comment l'arbre aurait-il pu être recouvert ?

La cime, émergée, aurait forcément pourri et disparu pendant que les sédiments recouvraient la souche. La seule solution possible, consiste à dire que l'arbre a vécu pendant tout le temps qu'il était progressivement recouvert.

Nous serions donc en présence d'un arbre vieux d'au moins 10 millions d'années…

 


Les travaux de Guy Berthaut

Pour répondre à ces interrogations, reprenons les travaux de Guy Berthaut, sédimentologue français. Il part du principe que l'érosion arrache des particules à toutes les roches avoisinantes, créant un mélange de plusieurs roches (dans notre exemple, calcaire+grès.) Ces particules sont mélangées, de toutes les tailles et se déplacent toutes à la même vitesse : celle de l'eau (2) qui les emporte. La formule de l'énergie cinétique (où E est l'énergie, m est la masse du corps en mouvement et V la vitesse de déplacement) nous donne :

ce qui signifie qu'à une certaine vitesse, les particules les plus lourdes ont plus d'énergie cinétique que les particules légères : elles ont plus de facilité pour franchir les obstacles.

On trouve les caractéristiques principales de la stratification sur ce premier schéma : les petites particules sont en bas et en haut, les grosses particules sont au milieu. Cette strate est recouverte par un courant d'eau apportant de nouveaux sédiments. Le pointillé indique la forme de la strate au début de l'observation.

Sous l'action du courant, les grosses particules roulent sur la strate et tombent devant elle. Les particules fines ne peuvent pas franchir les obstacles : elles se déposent sur la strate tandis que les particules fines en suspension tombent au pied de la strate.

La quantité de sédiments déposée entre les deux intervalles de temps est une couche. On constate que la couche ne fait pas progresser la strate vers le haut mais vers l'aval.

C'est une information capitale, car il apparaît alors que la strate est plus vieille en amont qu'en aval, et non de bas en haut comme on l'a cru.

Considérons maintenant une particule A. C'est une particule fine en suspension qui se dépose au pied de la strate. Dans notre observation, elle fait partie de la couche de sédiment qui vient de se déposer. Elle est donc récente.

Si on regarde une deuxième particule B qui s'est déposée avant notre observation (avant les pointillés), on constate qu'elle faisait partie de la couche qui a précédé notre étude. Elle est donc plus ancienne que A.

A est en bas, mais elle est tout de même plus jeune que B qui est en haut. En effet elle appartient à une couche plus récente. L'altitude de A et de B dans la strate ne donne donc aucune indication sur leur âge.

On comprend ainsi pourquoi il est illusoire de vouloir dater un fossile d'après sa position dans une strate. Mais le problème ne s'arrête pas là : tous les calculs de datation utilisés actuellement, et la chronologie des âges géologiques (cénozoïque, crétacé, etc.) ont été fondés sur ces suppositions erronées.

Le fait que l'on trouve fréquemment certaines espèces fossiles dans certaines strates plus particulièrement, n'indique pas l'age de l'espèce ni une quelconque ascendance entre espèce, mais l'altitude par rapport au niveau de la mer à laquelle cette espèce vit. Ainsi, on va trouver les coquillages proche de la surface, et les animaux terrestres plus haut. Le fait de trouver un coquillage plus bas qu'un mammifère terrestre n'indique pas que le second descend du premier, mais que le coquillage vit plus proche de l'eau.

La nature fournit pourtant des exemples récents de sédimentation. En 1980, le volcan "Sainte Hélène" a explosé aux Etats-Unis. Le choc détruisit la forêt voisine et provoqua un raz-de-marée dans un lac proche. L'eau du lac mêlée aux poussières de l'explosion formèrent d'immenses torrents de boue dont la pression creusa un canyon de 30 mètres de profondeur et de 60 mètres de large dans les roches avoisinantes. Quand l'eau s'est retirée, la boue a séché en donnant des roches sédimentaires parfaitement constituées sur 200 mètres de haut.

Alors qu'on a cru qu'il fallait des millions d'années pour ensevelir des arbres sous des sédiments et créer des canyons, ces deux formations géologiques se sont formées en quelques heures.

Maintenant que nous savons comment se forment les strates, et qu'il n'est pas besoin de beaucoup de temps, il n'y a plus guère de raison de parler en millions d'années, plutôt qu'en milliers d'années.

P. T.   (in La Cigogne n° 12).

 

La page suivante (extraite de La Cigogne n° 13) étudie le sujet épineux de la datation radioactive, en particulier celle au carbone 14.

L'on y montre comment cette technique scientifique, qui permet de dater les éléments (et autorise par exemple certains scientifiques à affirmer que le Saint-Suaire est un faux), ne résiste pas longtemps aux contradictions et à la véritable démonstration empirique.


(1) Nous verrons plus tard que le terme de "couche horizontale" est impropre, et qu'il est important d'employer le mot "strate" à bon escient.   (retour)

(2) Rappelons que la formation des roches sédimentaires et la fossilisation nécessitent de l'eau. Mais les travaux de G. Berthaut sont valables aussi dans l'air et sous vide.   (retour)