Article précédent: la théorie évolutionniste face à la paléontologie.
On sait que l'évolution a besoin de beaucoup de temps (des millions, voire des milliards d'années) pour devenir une théorie plausible. Quand on objecte que les vestiges observables n'ont aucune raison d'être aussi vieux, il n'est pas rare de se voir opposer des spécimens réputés très anciens et datés au carbone 14. Ce procédé semble permettre des datations précises et fiables. Les valeurs obtenues sont souvent très anciennes.
Il existe de nombreuses techniques de datation par radioactivité, mais celle du carbone 14 reste la panacée des scientistes. Nous allons voir qu'il ne suffit pas d'utiliser une méthode pour que les résultats soient garantis. Nous verrons aussi que certaines observations suffisent parfois pour remettre en cause toutes ces questions d'évolution.
Quelques notions sur le carbone 14 et la radioactivité
Le carbone est un élément présent dans tous les êtres vivants. D'un point de vue atomique, il se présente à l'état naturel sous forme de carbone 12 (noté C12). Comme de nombreux autres éléments, il possède des isotopes1, dont le fameux carbone 14 (noté 14C). Ce dernier présente la particularité d'être radioactif.
Quand on dit qu'un élément est radioactif, cela signifie qu'il se transforme en un autre élément. En ce qui concerne le carbone 14 (14C), il se transforme en carbone 12 (C12).
Cette transformation s'opère par désintégration, i.e. qu'il perd de la masse : le matériau s'allège à mesure qu'il se désintègre.
Le taux de désintégration est spécifique à chaque élément. Celui du 14C est de 5730 ans. Cette valeur représente le temps nécessaire pour désintégrer la moitié de la masse de 14C.
Prenons l'exemple de 1 kilogramme de 14C : il faudra une période de 5730 ans pour en désintégrer la moitié (soit 500 g), puis de nouveau 5730 ans pour désintégrer la moitié du 14C restant (soit la moitié de 500 g : 250 g), puis encore 5730 ans pour désintégrer la moitié du 14C restant (soit la moitié de 250 g : 125 g), et ainsi de suite.
On dit que la période de demi-vie du 14C est de 5730 ans. Puisque la quantité de 14C diminue au cours du temps, il arrive un moment où on ne mesure presque plus rien. Pour cette raison que le 14C n'est utilisé par personne (même les évolutionnistes) pour donner des dates absolues2 antérieures à -40 000 ans.
Application à la datation
En mesurant la quantité de 14C résiduelle dans un échantillon et en estimant la quantité initiale, on peut calculer la quantité de 14C déjà désintégrée. En connaissant la vitesse de désintégration de l'élément radioactif, il est alors théoriquement possible de déterminer l'âge de l'échantillon.
Beaucoup de méthodes de datation utilisent ce principe de fonctionnement. On utilise par exemple l'uranium qui se transforme en plomb, le potassium qui se transforme en argon, le rubidium qui se transforme en strontium, etc. Elles ont chacune leur application privilégiée en fonction des éléments à mesurer et des conditions de conservation et d'étude.
Par exemple le 14C ne peut dater que des restes organiques, i.e. des matériaux ayant appartenu à un corps vivant (bois, os, déchet végétal, etc.). Il est absolument impossible de dater un fossile au 14C, car la matière vivante est transformée en pierre. En revanche, si un échantillon n'est pas entièrement fossilisé, il est parfois possible de dater la partie non pétrifiée. Si c'est impossible, les scientifiques peuvent dater un échantillon non fossilisé, puis estimer que les fossiles voisins ont le même âge.
La précision théorique oscille entre 2 % et plus de 20 % selon la méthode choisie.
La datation au 14C
Williard Franck Libby imagina la méthode du 14C en 1948. Il avait remarqué que la quantité de 14C contenue dans un être vivant (plante, animal ou homme) reste la même pendant toute sa vie. Mais, dès qu'il meurt, ses échanges avec le monde extérieur (alimentation, respiration, photosynthèse, etc.) cessent et son 14C diminue au fur et à mesure qu'il se transforme en C12. Libby pensait qu'on pouvait alors calculer la mort d'un organisme par simple mesure du 14C résiduel. La technique semblait prometteuse avec une très bonne précision théorique de 5 %.
Malheureusement pour Libby, sa méthode se heurte aux mêmes dificultés que toutes les méthodes de datation par radio-isotope. Citons les principales:
Le taux de désintégration est-il resté constant ?
Rien ne permet d'affirmer que le 14C ait toujours mis 5730 ans pour se désintégrer, autrement dit, rien ne prouve que le 14C ait toujours vieilli à la même vitesse.
Pour limiter les erreurs occasionnées par la variation de taux, les statistiques fournissent un grand nombre de courbes d'étalonnage. On choisit la bonne courbe à utiliser en fonction de nombreux paramètres, comme le milieu où l'échantillon a séjourné (dans la mer, dans un lac, à l'air, etc.) ou même le fait que l'échantillon vienne de l'hémisphère Nord ou de l'hémisphère Sud. Tout ceci ne facilite pas le travail, même pour une mesure simple.
En outre la nature ne joue pas le jeu : certaines plantes ne fixent pas de 14C, elles présentent donc un âge très avancé en cas de datation, ainsi que les animaux qui les mangent. C'est ainsi qu'une carcasse de phoque venant de mourir s'est vue attribuer l'âge de 1 300 ans et un coquillage vivant fut daté comme mort depuis 3 000 ans.
La quantité originelle est-elle connue ? Le problème de l'étalonnage
Le point de départ de toutes ces méthodes de datation par radio-isotope, est la connaissance de la quantité contenue dans l'échantillon à l'origine, car tous les calculs reposent sur ce qui est déjà désintégré. Mais comment connaît-on cette quantité ? Car personne n'a pu faire de mesure il y a quelques milliers d'années.
Libby a donc cherché à mesurer des échantillons datés par d'autres techniques, pour établir une grille d'étalonnage. Le but de cette grille est de dire : "si je mesure telle quantité de 14C dans tel échantillon, cela veut dire que l'échantillon en contenait tant à l'origine".
Malheureusement, les pièces les plus anciennes que nous sachions dater avec certitude datent des dynasties égyptiennes. Dans ce cas, c'est l'histoire elle-même qui fournit la date. L'étude de Libby est donc correcte jusqu'à 5 000 ans av. J.-C., mais au-delà, ses mesures font référence aux principes utopiques de la préhistoire (cf. article précédent), car la préhistoire ne peut rien affirmer en matière de date. Libby a donc conçu un étalon faux en grande partie, car il faisait confiance au consensus scientifique du moment.
En outre, on a prouvé depuis, que la quantité de 14C contenue normalement dans la nature avait varié (la variation de l'activité solaire, par exemple, influence la production de 14C). Pour pallier cette nouvelle difficulté, il existe des courbes d'étalonnage servant à corriger les erreurs occasionnées. Mais elles ne corrigent pas les erreurs d'étalonnage du départ.
La quantité originelle augmentée par la pollution
La pollution peut fausser les mesures.
Pour dater une roche par la méthode uranium-plomb, par exemple, on va mesurer les quantités de plomb et d'uranium contenues dans la roche. On supposera ensuite que tout le plomb provient de la désintégration de l'uranium, ce qui permettra de faire les calculs. Mais si cette roche contenait déjà du plomb d'origine naturelle et non radioactive, sa présence dans l'échantillon va le vieillir considérablement.
Les mesures sont couramment faussées de cette manière : si l'on date au 14C une fresque murale (dont certains pigments sont à base de plantes), comment différencier l'âge du pigment de celui du bâton de l'artiste ? Ce pinceau improvisé risque de laisser du carbone, et donc de vieillir le pigment.
La quantité originelle diminuée par les fuites
Certains éléments, comme l'uranium, sont solubles dans l'eau. Dater un échantillon sous-marin par la méthode uranium-plomb donne des résultats souvent erronés car l'eau risque d'avoir emporté une partie de l'uranium d'origine, lui donnant ainsi un aspect très âgé. De nombreux phénomènes perturbent les mesures, il peut s'agir de solubilité, mais aussi d'attaques microbiennes, d'attaques acides, etc.
Pour pallier ces déficiences, on procède toujours à une série de mesures en datant l'objet remarquable et ce qui l'entoure (le sol avoisinant, les roches, etc.) ; en un mot on tente de procéder par recoupements. Mais il est improbable que les influences externes comme une inondation ou une attaque microbienne, ne faussent les mesures que sur un objet et sans toucher l'environnement, et bien souvent les mesures sont vieillies par la perte de l'élément radioactif.
Le 14C démystifié
La datation au 14C est donc grandement sujette à deux erreurs : d'abord une mesure fausse (problème de pollution ou de fuite), puis une interprétation erronée du résultat (erreur d'étalonnage, méconnaissance des conditions de conservation). On le voit, il ne suffit pas de choisir une méthode pour que les résultats obtenus soient automatiquement bons.
Ces techniques sont souvent d'un intérêt très limité pour les datations absolues (quand on donne une date précise), mais restent intéressantes pour les datations relatives (plus vieux ou plus jeune que tel objet) ou pour des recherches dans d'autres domaines.
Un autre aspect de la radioactivité
Il est intéressant de noter qu'en reprenant les mêmes hypothèses que les évolutionnistes (taux de désintégration à peu près constant, connaissance de la quantité d'origine, etc.), on arrive parfois à des résultats qui contredisent l'évolution.
Par exemple, l'uranium se désintègre en plomb mais aussi en divers autres éléments comme le gaz hélium. Or, cet hélium produit sur terre ne peut pas s'échapper de l'atmosphère, il y reste emprisonné. En mesurant la quantité d'hélium dans notre atmosphère, on devrait donc pouvoir dater notre planète. Si la terre est aussi vieille que le disent les évolutionnistes, nous devrions y trouver beaucoup d'hélium. Mais ce n'est pas le cas.
Au contraire, en utilisant les mêmes hypothèses que les évolutionnistes, il semble que l'âge limite de notre planète soit de 10 000 à 15 000 ans maximum.
Une autre preuve de la jeunesse de la terre : le soleil
Ce chiffre inhabituel est corroboré par l'observation du système solaire qui nous entoure.
Le soleil est en lui-même une gigantesque réaction nucléaire. De fait, il se consume et sera frappé d'extinction comme n'importe quelle étoile. En mesurant la taille de son image dans les instruments d'observation, on peut calculer la vitesse à laquelle son diamètre diminue : 1,5 mètre par heure3.
Il y a très longtemps, le soleil était donc beaucoup plus gros qu'il n'est aujourd'hui. En tirant les conséquences de ce qui précède, on s'aperçoit qu'il aurait touché la terre il y a seulement 22 millions d'années. Comment peut-on affirmer que la vie est apparue des milliards d'années avant notre ère ? Même sans être en contact avec le soleil, notre planète aurait été déjà trop près du soleil, il y seulement 1 million d'années.
Il aurait fallu que le système solaire soit différent d'aujourd'hui, i.e. que la terre soit plus éloignée du soleil, puis qu'elle se soit rapprochée tout en maintenant la distance idéale pour garantir des conditions propices à la vie…
Si nous admettons plutôt que notre planète s'est trouvée à sa place dès le début, cela limite l'âge de la vie sur terre à 20 000 ans avant notre époque.
D'autres observations sur la jeunesse du système solaire
Entre autres caractéristiques, notre planète est dotée d'un champ magnétique. Les études montrent que l'intensité de ce champ diminue avec le temps. En estimant que cette variation reste à peu près constante, il est facile de calculer la valeur des champs magnétiques passés. Or, il y a 10 000 ans, ce champ aurait eu la même force qu'un champ fourni par une étoile magnétique.
Mais jamais notre planète n'a recelé de source d'énergie suffisamment puissante ; les étoiles sont des réactions nucléaires, mais la terre n'a jamais rien eu de semblable. Il est donc impossible qu'elle soit aussi vieille, car elle n'aurait pas eu de quoi alimenter son champ magnétique.
L'espace nous réserve d'autres surprises. Tous les astronomes s'accordent pour dire que la lune et la terre ont presque le même âge. Le vent solaire apporte sans cesse des météorites et de la poussière qui se dépose sur la lune au rythme de 14,3 millions de tonnes par an. En accordant un âge de 4 à 5 milliards d'années à notre planète et à la lune, on devrait donc trouver 135 à 300 mètres d'épaisseur de dépôt stellaire. Mais les astronomes n'ont trouvé là-bas que 7 cm maximum, ce qui correspond à un âge d'environ 8 000 ans.
En conclusion
Nous l'avons vu, la méthode de datation au 14C et les autres procédés gagnent à être connus avant d'affirmer que les conclusions qu'on en tire sont certaines.
Sans aborder réellement ce qui fait le cœur du raisonnement évolutionniste, on s'aperçoit déjà que tout ce que cette philosophie tient pour acquis, n'est qu'imagination spectaculaire, suppositions et rêves d'idéalistes.
De tout cela, il ressort que l'âge de la terre est incertain, absolument rien ne prouve qu'elle soit vieille. Il semblerait plutôt qu'elle soit jeune, beaucoup trop jeune pour que la théorie de l'évolution puisse être admise même par les esprits les plus ouverts. En dépit des prétentions de certains, les scientifiques ont beaucoup de mal à statuer sur cette question car ils ne disposent d'aucun moyen de mesure fiable.
Devant ce mystère, certains ont cru bon d'adopter une théorie fondée sur de simples hypothèses, là où il aurait fallu des observations vérifiables. Bien que leurs recherches ne fassent que soulever des difficultés insurmontables et de nouvelles questions sans réponses, le consensus moderne soutient ces idées de toute son ignorance et de tout son aplomb.
Patrick T. (in La Cigogne n° 13)